Lorsqu’on a le sentiment d’être arrivé à la fin d’une histoire, d’avoir tout essayé pour sauver son couple, que le conseil conjugal ou la thérapie de couple n’a pas porté ses fruits, la décision de se séparer se profile petit à petit avant de devenir une évidence.
Si plus d’un mariage sur trois se solde par un échec, laissant croire que le divorce ou la séparation sont devenus une étape banale dans une existence, cette décision n’est jamais anodine, que l’on soit celui qui a pris la décision ou celui qui la subit.
Qu’il soit conclu à l’amiable ou conflictuel, le divorce ou la séparation nous mettent en face de notre propre désillusion. Ils annoncent un saut dans un inconnu anxiogène et nous confrontent à une nouvelle réalité que l’on n’a pas souhaitée et pour laquelle nous ne sommes, en général, pas préparés.
Il arrive que vous découvriez, contrairement à ce que vous aviez prévu, que la séparation exacerbe la mésentente. Les tensions se cristallisent surtout lorsque vous discutez du mode de garde de vos enfants, de l’aide financière ou du partage de vos biens. Dans ce désordre et cette confusion, vous ne voulez plus jamais avoir à faire avec l’autre… Et pourtant il y a les enfants. Eux, n’ont rien demandé et vont subir de plein fouet la décision de la séparation. Vous savez qu’il faut les protéger et pour ce faire, vous pressentez qu’il va falloir préserver votre relation parentale, car vous restez père et mère ensemble à vie de votre enfant.
C’est la guerre ? il y a fort à parier que les choses ne s’amélioreront pas avec la séparation, et que tout sujet – même le plus anodin — sera raison de tensions et de disputes. La façon dont vous parviendrez à vous séparer est, en effet, gage de votre relation future.
Vous n’êtes plus un couple conjugal, mais vous resterez à vie dans une relation parentale.
"On n'arrive plus à se parler..."
Par Florence Peltier
90% des couples qui rencontrent des difficultés indiquent ne pas se sentir écoutés par leur conjoint.
Utiliser la reformulation positive pour sortir d’un cercle de communication négatif
Se séparer avec intelligence grâce à la médiation familiale
Le maître mot est le respect. Respect de soi et respect de l’autre. Respect également de la place de chacun auprès de vos enfants.
Vous vous séparez certes, mais l’autre ne devient pas pour autant votre ennemi.
Vous allez devoir trouver un terrain d’entente : faire des concessions pour le bien-être de vos enfants et trouver ensemble les moyens de protéger leurs intérêts. Prenez le temps de vous parler des raisons de la séparation. Il est en effet difficile de faire le deuil d’une relation quand on ne comprend pas ce qui se passe. Cela se traduit par un questionnement incessant qui peut être perçu comme harcelant. L’expression “deuil d’une relation amoureuse” n’est pas utilisée au hasard. On passe par les mêmes étapes que lors de la mort d’un être cher, la sidération, le déni, le marchandage… et enfin acceptation.
Les ouvrages de Sabrina de Dinechin, médiatrice familiale, “La médiation familiale, un outil pour résoudre les conflits du couple et de la famille”, “Rester parents après la séparation, les clés de la coparentalité positive” chez Eyrolles ou “Parents séparés mode d’emploi pour une gestion simple” chez Hatier, sont porteurs d’espoir :
pour ceux qui souhaitent se séparer avec intelligence,
pour ceux qui souhaitent organiser les conséquences de leur rupture
pour ceux qui font passer leurs enfants en priorité,
pour les familles déjà séparées dont le conflit n’est pas apaisé.
Pour ceux qui souhaitent se projeter dans un avenir pacifié
Les livres explorent ce qu’est la médiation familiale. Ils offrent une présentation particulièrement claire et concrète du processus de médiation familiale. Les séances, menées par un professionnel impartial, favorisent la reprise du dialogue parental ou familial en offrant des outils pour gérer la séparation de façon constructive. La communication entre les partenaires devient plus fluide : les enfants sont au cœur des décisions et les conflits sont atténués.
Les ouvrages décrivent le rôle du médiateur familial et les étapes émotionnelles de la séparation, soulignant l’importance de la communication pour préserver l’essentiel des relations parentales malgré les difficultés.
Protéger les enfants
La médiation familiale aide à se séparer sans se détester et mieux encore : c’est l’art de pouvoir dépasser la rupture conjugale pour réussir à rester parents ensemble.
Le médiateur familial est là pour rendre plus souple les relations familiales, pour rompre avec une situation destructrice, pour se quitter sans se détester et pour que chacun puisse se sentir entendu. Le processus de médiation soutient la construction d’une relation parentale efficace et apaisée
Elle vise à donner aux adultes les moyens de protéger leur coparentalité et de construire une passerelle entre eux.
Si vous avez des enfants, vous aurez à vous accorder sur leur mode de garde. Il existe plusieurs types de mode de garde et vous pouvez vous organiser comme bon vous semble. Le plus souvent, les différentes options sont les suivantes :
La garde classique : la résidence principale de l’enfant est située chez un parent (père ou mère). L’autre parent a un droit de visite et d’hébergement d’un week-end sur deux et de la moitié des vacances.
La garde classique élargie : en plus d’un droit de visite classique, l’enfant passe un ou plusieurs jours de la semaine chez le parent chez qui il ne réside pas habituellement.
La résidence alternée : l’enfant passe un temps équivalent chez chacun de ses parents.
Le nesting : les parents décident de garder les enfants dans le domicile familial et de s’y relayer.
Pour plus d’informations sur les modes de garde, nous vous invitons à lire cet article Nous avons décidé de nous séparer, de divorcer : comment procéder ?
Que dire aux enfants ?
Mettez-vous d’accord en amont sur ce que vous allez dire aux enfants. Ils n’ont pas à connaître tous les détails, ni à savoir qui a décidé la séparation. Le risque serait qu’ils prennent parti en pensant qu’il y a un “méchant parent”. Annoncez-leur la nouvelle ensemble, et prenez le temps de répondre à leurs interrogations. Dites-leur que vous restez leurs parents, que vous les aimez et qu’ils ont le droit de continuer à aimer chacun de leurs parents
Informez-les aussi de l’organisation future : ils ont besoin d’être rassurés et de savoir que vous vous préoccupez de leur bien-être. Ne leur demandez pas de choisir tel ou tel mode de garde, ce n’est pas de leur ressort. Mettez en avant ce qui va demeurer stable, par exemple, pas de changement d’école, vacances chez les cousins et les grands-parents, activités extra scolaires identiques, etc.
Les avantages du parcours solo
- Prendre de la hauteur sur la situation et comprendre ce qui compte vraiment pour soi
- se mettre en action sans attendre et faire bouger son couple dès maintenant !
- Gagner en confiance en soi pour mieux avancer à deux
- Quand l'un se met en mouvement, l'autre suit...
- Un point de vue neutre pour sortir des conflits
- Échangez avec un pro dans la journée
- À partir de 50€
- Des pros sélectionnés, certifiés et supervisés
Dépasser la crise, pour une coparentalité apaisée
Comme vous l’avez compris, le recours à la médiation familiale est une opportunité pour “bien se séparer”.
Les conseils aux couples pour se séparer sans se déchirer
Ce n’est pas parce que vous vous séparez qu’il ne faut plus vous parler. Vous restez unis par le lien qui vous unit aux enfants.
Privilégiez un dialogue ouvert et bienveillant. La relation conjugale n’existe plus, mais il va falloir préserver votre relation coparentale.
Ne laissez pas la relation conjugale polluer la relation parentale à venir.
Mettez de côté vos ressentiments et focalisez-vous sur des solutions mutualisables pour le bien-être des enfants.
N’oubliez pas que vous restez une équipe parentale. Vos enfants ont besoin de savoir que vous continuez tous les deux à vous préoccuper de leur bien-être. Ils ont besoin de créer un lien fort avec chacun de vous.
Respectez la place de l’autre parent auprès des enfants : tenez-le informé des petits riens quotidiens.
Prenez ensemble les décisions les concernant.
Ne vous positionnez pas en « parent sachant », les deux parents sont au même niveau.
Prenez le temps de vous parler régulièrement, loin des oreilles de vos enfants.
Écoutez-vous, essayez de comprendre les préoccupations de l’autre parent. La clarté de vos échanges permettra d’éviter les malentendus. Faites preuve d’empathie l’un envers l’autre.
Faites preuve de flexibilité dans le planning des enfants. L’autre parent voudrait fêter son anniversaire avec les enfants en dehors de son temps de garde : pourquoi vous y opposer ?
Plus vous serez souple, moins il y aura de tensions et plus l’autre se montrera souple à son tour.Ne dénigrez pas l’autre parent devant les enfants. Attention aussi à votre langage non verbal, les yeux qui se lèvent au ciel ou les soupirs agacés ; les enfants captent tout. En exprimant vos ressentis, ce sont vos enfants que vous blessez.
Consultez un professionnel sur COOPLEO !
N’oubliez pas que la famille de vos enfants continue à exister même si leurs parents ne vivent plus sous le même toit. Ne pas se déchirer quand on se sépare est la meilleure façon de protéger ses enfants.
Jocelyne Dahan, pionnière de la médiation familiale en France, a grandement œuvré à développer cet accompagnement auprès des couples en situation de séparation ou de divorce.
NB : dans certains tribunaux, le recours à la médiation familiale est devenu obligatoire avant toute saisine du juge.