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Mon partenaire est alcoolique

Temps de lecture :
7 min
Rédigé par
Équipe Coopleo
Revu par
Anne Guinche
Conseillère conjugale et familiale
Temps de lecture
7 min
mon partenaire est alcoolique, conjoint alcoolique, addiction dans le couple

La dépendance alcoolique entraîne une très grande souffrance, pour la personne concernée comme pour le partenaire, qui vit chaque jour les conséquences de l’addiction. Oubli de ses propres besoins, sentiment de honte, culpabilité, contrôle excessif du comportement de l’autre : le partenaire traverse une terrible épreuve.

Et bien que la dépendance à l’alcool fût majoritairement masculine à une époque, elle touche aujourd’hui aussi bien les hommes que les femmes.

Comment se préserver quand on vit avec une personne dépendante ? Faut-il vouloir sauver à tout prix son conjoint alcoolique ? Nous avons rencontré Anne GUINCHE, Conseillère Conjugale et Familiale à Vannes et animatrice de groupes de parole au sein de l’association LE DIRE.

"On n'arrive plus à se parler..."

Par Florence Peltier

90% des couples qui rencontrent des difficultés indiquent ne pas se sentir écoutés par leur conjoint.

Utiliser la reformulation positive pour sortir d’un cercle de communication négatif

Comprendre les racines de l'alcoolisme de mon conjoint 

« La tentation fréquente pour les proches est d’enfermer une personne alcoolique dans un jugement de valeur, en considérant ses actes comme un manque de volonté », explique Anne GUINCHE.

« L’alcoolisme ne tombe pas du ciel. Il est le résultat d’une stratégie d’adaptation face à un mal-être profond, à un sentiment d’échec ou d’impuissance, à un désespoir parfois caché et à un trouble anxieux caché au plus profond de la personne depuis sa petite enfance. »

L’Homme a toujours utilisé des produits naturels ou chimiques pour modifier sa perception du monde, mieux gérer ses émotions, dépasser ses frustrations, ses moments de stress et d’angoisse.

« Ce qui distingue notre période, c’est la facilité d’accès à la consommation d’alcool. Il est impensable aujourd’hui, pour une personne menant une vie sociale normale de ne pas être, à un moment donné de sa vie, au contact de l’alcool et de personnes qui en font l’usage. Il est même parfois mal vu de ne pas trinquer lors d’un pot entre amis, d’un anniversaire ou autre dîner d’affaires. »

Difficile, donc, d’y échapper et de freiner cette évolution qui peut amener à la spirale infernale après s’être s’installée insidieusement au fil des années.

“Normalement, quand un individu a un problème, il va chercher une solution” précise Anne GUINCHE

Dans le cas des addictions, comme celle de l’alcoolisme, le produit va se substituer à la recherche de solution. La racine de l’alcoolisme n’est pas liée à l’alcool en soi, mais aux angoisses non traitées de la personne souffrante. « 

Prendre conscience de ma co-dépendance à mon conjoint alcoolique

La première tentation de celui qui vit avec un partenaire alcoolique est de vouloir le sauver, l’aider à tout prix, en sacrifiant ses propres besoins. Pour autant, cette attitude peut faire basculer le conjoint et les membres de la famille dans ce qu’on appelle la « codépendance« . En prendre conscience est une étape fondamentale pour entamer un changement vers le mieux. Mais qu’est-ce que la codépendance ?  » Elle survient lors de la combinaison de deux facteurs : le contact constant et prolongé avec une personne ayant un problème avec l’alcool, ainsi que le désir excessif d’aider cette personne à cesser de consommer. « , explique Anne GUINCHE.

« Les difficultés de la personne dépendante deviennent alors celles de la personne codépendante par le biais des conduites suivantes : appropriation de la souffrance de l’autre ; obsession du produit ( pour l’évincer de la vie de l’autre) ; contrôle ( du comportement de l’autre ) ; hyper-responsabilité ( car l’autre est malade ) ; hyper-adaptation ( car l’autre étant malade, il a besoin que je m’occupe de lui ) ; tendance aux mensonges ( pour protéger l’autre face au monde qui devient juge et accusateur, voire dangereux ) ; culpabilité ( car je n’ai pas encore réussi à sauver l’autre de sa dépendance et de ses comportements à risques ) ; honte ( car les comportements de l’autre me poussent à mentir, à faire ce que je n’aurais jamais fait ou dit) ; manque de limites ( car je deviens un soignant et non plus un conjoint ou un parent et que je m’interdis de penser à moi ) ; incapacité à dire non ( car j’ai peur de décevoir l’autre ou de l’abandonner) ; oubli de ses propres besoins (lié aux manques de limites et à l’obsession). »

Dans ce mode de relation, le conjoint qui a tendance à boire  reste entièrement « pris en charge » comme un malade par l’autre conjoint devenu
codépendant. Il est, par là même, maintenu dans un état de dépendance. Cette spirale infernale a pour conséquence d’entraîner progressivement tout le monde à « toucher le fond », mais des outils existent pour s’en sortir. 

Quoiqu’il en soit, être conscient de la codépendance est déjà une grande marche en avant.

Les avantages du parcours solo

Prendre soin de moi et savoir se faire aider par un tiers

La deuxième étape du changement vers le mieux, c’est d’accepter de prendre soin de soi, en allant chercher une personne extérieure pour prendre le relais, avoir des moments de répit, et ne plus être en dualité avec le dépendant.

« Une fois que la relation codépendante est « conscientisée », il faut consacrer du temps et des efforts pour la surmonter. La meilleure façon est d’obtenir l’aide professionnelle ou bénévole d’une personne formée, ou d’un groupe référent pour aider à se séparer de la souffrance mentale et physique de la relation », explique Anne GUINCHE

Le tiers pourra aider dans la prise en charge du sujet addictif afin de libérer un espace tant physique, mental que temporel au dépendant. Il pourra alors se sentir dégagé de l’emprise de soin et de contrôle dans laquelle il évolue sans s’en rendre compte consciemment. 

« Très concrètement, le premier réflexe pour trouver des professionnels compétents autour de soi est de se rapprocher des centres d’addictologie. Il en existe partout en France. Une simple recherche sur Internet vous permettra de trouver un centre. À côté de chez moi, à Vannes, il y a par exemple le centre géré par l’Association Douar Nevez, avec qui je collabore régulièrement » explique Anne GUINCHE.

Oser parler de l'alcoolisme avec d'autres personnes

“Les personnes que je rencontre et vivant avec un proche alcoolique m’ont toutes évoqué une démarche identique et qui intègre, comme outil essentiel de soin”, explique Anne GUINCHE, la participation active et régulière à des groupes de parole ». Ces groupes réunissent des personnes qui souffrent de l’addiction d’un proche (en sachant qu’il existe la même chose pour les sujets addictifs comme les Alcooliques Anonymes). L’objectif : offrir à la fois un espace d’écoute respectueuse et d’expression attentive et permettre le lâcher-prise et l’expression des émotions de chacun dans le respect des autres participants. 

Pour les consommateurs, la participation aux groupes de parole leur permettra de voir que l’on peut arrêter de boire et être bien. Pour l’entourage, il s’agit de réaliser qu’en modifiant son attitude, on peut favoriser la guérison du partenaire alcoolique.

 » Les sujets d’échange lors de ces réunions sont divers et variés : admettre son impuissance, reconnaître sa propre obsession, faire le point sur soi-même et ses propres besoins, constater et ne pas culpabiliser, apprendre à modifier ses attitudes, choisir la confiance, gérer sa souffrance…. La verbalisation de ses émotions, expériences, vécus, permet une introspection, une conscientisation et une externalisation de la souffrance. Le partage autorise alors les retours les « petits pas » vers l’amélioration, «  témoigne Anne GUINCHE, qui anime régulièrement des groupes de parole.

Le témoignage de Madame Soleil qui vit avec un mari alcoolique

Pour terminer, Anne GUINCHE a souhaité nous donner l’exemple concret d’une personne qui a réussi à surmonter le problème de l’alcool dans son couple. 

« Madame Soleil (nom d’emprunt) est mariée depuis plus de 20 ans. Avec son mari qui a toujours été un homme joyeux, social, bon employé et bon père de famille. Ils avaient une vie de couple heureuse, côtoyaient beaucoup leurs familles respectives et avaient de nombreux amis. Les occasions de « faire la fête » et de côtoyer l’alcool étaient nombreuses et c’est ainsi que petit à petit Mr Soleil à commencer à alcooliser son quotidien. 

Puis, suite à différentes difficultés de vie (conflits au travail, perte de sa mère), Monsieur Soleil s’est enlisé dans une situation de dépendance à l’alcool Cette consommation excessive d’alcool quotidienne, de plus en plus prégnante, a eu des conséquences très lourde dans leur vie de famille. Les enfants étaient encore au domicile conjugal. Madame Soleil ne s’est pas rendue compte à quel moment cette dépendance s’est installée et a commencé à parasiter leur vie. 

Au départ des deux enfants (presque consécutif), Madame, qui était entrée en codépendance sans s’en apercevoir, a développé des problèmes de santé : extrême fatigue, légère dépression… Elle a pris de nombreux rendez-vous avec son médecin de famille. Après quelque temps, plusieurs diagnostics et traitements sans grand résultat, Madame Soleil a fait entrer un tiers dans leur maison : elle a commencé a évoquer le problème d’alcool de son époux avec son médecin. Ce dernier lui a communiqué les adresses utiles et elle a pris contact avec un centre d’addictologie. 

L’équipe pluridisciplinaire de ce centre a alors mis l’accent sur la prévention, la réduction des risques et l’accompagnement des personnes qui boivent ainsi que de leur entourage. Malgré tout, la porte d’entrée pour être entendue et écoutée dans le cadre du protocole de cet établissement restait son mari, le « malade ». Or, Monsieur Soleil n’avait (selon lui) « aucun problème » et surtout ne manifestait aucune envie de se lancer dans un processus de soin dont l’aboutissement était l’abstinence et le sevrage. Monsieur Soleil étant bien sûr, au départ, incapable de concevoir sa vie sans consommer de l’alcool. 

En parallèle, Madame Soleil a pu être accueillie dans un groupe de soutien par la parole, qui a été, selon elle et avec plusieurs années de recul, le démarrage de sa démarche de soins, qui aujourd’hui lui permet de trouver les réactions appropriées et vivre sereinement. « 

« Madame Soleil (nom d’emprunt) est mariée depuis plus de 20 ans. Avec son mari qui a toujours été un homme joyeux, social, bon employé et bon père de famille. Ils avaient une vie de couple heureuse, côtoyaient beaucoup leurs familles respectives et avaient de nombreux amis. Les occasions de « faire la fête » et de côtoyer l’alcool étaient nombreuses et c’est ainsi que petit à petit Mr Soleil à commencer à alcooliser son quotidien. 

Puis, suite à différentes difficultés de vie (conflits au travail, perte de sa mère), Monsieur Soleil s’est enlisé dans une situation de dépendance à l’alcool Cette consommation excessive d’alcool quotidienne, de plus en plus prégnante, a eu des conséquences très lourde dans leur vie de famille. Les enfants étaient encore au domicile conjugal. Madame Soleil ne s’est pas rendue compte à quel moment cette dépendance s’est installée et a commencé à parasiter leur vie. 

Au départ des deux enfants (presque consécutif), Madame, qui était entrée en codépendance sans s’en apercevoir, a développé des problèmes de santé : extrême fatigue, légère dépression… Elle a pris de nombreux rendez-vous avec son médecin de famille. Après quelque temps, plusieurs diagnostics et traitements sans grand résultat, Madame Soleil a fait entrer un tiers dans leur maison : elle a commencé a évoquer le problème d’alcool de son époux avec son médecin. Ce dernier lui a communiqué les adresses utiles et elle a pris contact avec un centre d’addictologie. 

L’équipe pluridisciplinaire de ce centre a alors mis l’accent sur la prévention, la réduction des risques et l’accompagnement des personnes qui boivent ainsi que de leur entourage. Malgré tout, la porte d’entrée pour être entendue et écoutée dans le cadre du protocole de cet établissement restait son mari, le « malade ». Or, Monsieur Soleil n’avait (selon lui) « aucun problème » et surtout ne manifestait aucune envie de se lancer dans un processus de soin dont l’aboutissement était l’abstinence et le sevrage. Monsieur Soleil étant bien sûr, au départ, incapable de concevoir sa vie sans consommer de l’alcool. 

En parallèle, Madame Soleil a pu être accueillie dans un groupe de soutien par la parole, qui a été, selon elle et avec plusieurs années de recul, le démarrage de sa démarche de soins, qui aujourd’hui lui permet de trouver les réactions appropriées et vivre sereinement. « 

À noter que tout comme le temps est important dans l’installation de la dépendance, le temps est nécessaire à la guérison pour celui qui est sous l’emprise de l’alcool, comme pour celui ou celle qui vit avec un alcoolique. Les rechutes sont en effet fréquentes et font partie du processus de guérison.

 

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