L’orgasme se définit généralement par le « grand frisson » sur le plan sexuel, soit par l’atteinte d’un apogée de plaisir ardemment convoitée. Mais les définitions médicales du phénomène, en ne se bornant qu’à décrire un ensemble de réactions physiologiques, sont bien loin d’en percer le mystère. Et qu’en est-il de l’orgasme masculin, versus l’orgasme féminin ? Existerait-il donc vraiment une définition de l’orgasme qui ferait consensus ? Cet article tente de répondre.
"On n'arrive plus à se parler..."
Par Florence Peltier
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Définition de l’orgasme : jouissance intense
Le terme orgasme vient du grec antique et signifie littéralement “bouillonner d’ardeur”. Cette première définition, pour parlante qu’elle soit, reste sur un terrain allégorique. La définition du Larousse, en dit-elle plus ? Pour elle, l’orgasme serait : “le point culminant et terme de l’excitation sexuelle, caractérisé par des sensations physiques intenses.” On reste, là encore, sur le terrain des généralités.
La médecine tente aussi de décrire plus précisément ce qu’est l’orgasme. Une revue scientifique américaine, la Clinical Psychology Review, parle de plus de 26 définitions différentes. Mais, ces définitions n’en parlent que sous un angle physiologique. Pour elles, un orgasme, c’est avant tout une série de contractions musculaires lors d’un rapport sexuel, une accélération des rythmes cardiaques et respiratoires, des modifications de la taille et de la couleur des organes…. De tout cela résulte au bout d’un moment, une libération de la tension sexuelle. Mais quid de ce qui provoque le plaisir de cette tension et toutes ses manifestations organiques ? Sur ce point, la médecine n’offre pas vraiment de réponse.
Quant au plaisir procuré par l’orgasme, la médecine apporte un éclairage intéressant, sous forme d’un cocktail de substances déversées dans notre cerveau. Au point culminant du plaisir sexuel, notre hypophyse déclenche, en effet, la libération d’hormones du plaisir, comme l’ocytocine et la prolactine, qui apportent une profonde sensation de bien-être et cette impression “de planer”.
Orgasme masculin versus Orgasme féminin
Ce qui caractérise traditionnellement l’orgasme chez l’homme, est l’éjaculation, soit l’émission de sperme correspondant à la phase ultime et terminale du plaisir ressenti lors de l’acte sexuel. Cette manifestation très visible a permis rapidement d’identifier l’importance du plaisir masculin pour la fonction procréatrice.
Chez la femme, les signes de l’orgasme sont plus mystérieux. D’une manière générale, ils se manifesteraient par une forte chaleur qui irradie tout le corps, associée à des contractions involontaires du vagin et de l’utérus. D’autres manifestations physiologiques comme le rougissement des organes génitaux, clitoris et petites lèvres sous l’effet d’un afflux sanguin existeraient, sans être généraux cependant. Quant au rôle de la jouissance féminine dans le processus de la reproduction, il reste encore un mystère.
D’autres différences entre les deux orgasmes existent, de nombreuses études de sexologie en attestent aujourd’hui. Les hommes auraient l’avantage de pouvoir avoir un orgasme à chaque coït et la phase d’excitation sexuelle pour y parvenir serait plus courte. Par contre, la durée d’un orgasme masculin serait comprise entre 5 et 10 secondes et la sensation orgasmique, limitée au pénis, serait moins riche.
L’orgasme féminin semble comparativement beaucoup plus long à “monter” et favorisé par la stimulation des zones érogènes du corps (d’où l’importance des préliminaires pour les femmes). Contrairement aux hommes, il n’est pas garanti à chaque rapport, mais il est plus long en durée de 10 à 15 secondes et comporte des sensations plus nombreuses et d’intensité plus hautes. Autre caractéristique chez les femmes : la possibilité d’être “multiorgasmiques“, soit d’avoir plusieurs orgasmes successifs.
Malgré ces différences, il existe aussi beaucoup de similitudes entre orgasmes masculins et féminins. La description de la sensation d’un orgasme chez les hommes ou chez les femmes offrirait plus de ressemblances que de différences. Souvent présenté comme l’Alpha et l’Omega des relations amoureuses, la quête de l’orgasme pour l’orgasme est dénoncé aujourd’hui par de nombreux sexologues. Jacques Waynberg préconise lui de se centrer sur les émotions partagées dans le couple par exemple : l’orgasme étant la résultante d’une relation épanouie et ouverte aux besoins et attentes du partenaire.
Ainsi, les sexologues recommandent de ne pas ériger l’orgasme en “diktat” en se calquant sur les représentations que l’on en donne dans les médias ou pire dans le cinéma X. Car la pression que l’on se met à faire de la performance dans ce domaine peut justement nuire au plaisir, jusqu’à l’inhiber parfois complètement.
Pour les spécialistes, l’orgasme ne doit donc pas forcément être un but en soi pour ne pas nuire à l’harmonie des relations.
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