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Femme expatriée ou femme d’expat ?

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L’expatriation est une aventure qui transforme profondément la vie de ceux qui choisissent de s’installer à l’étranger. Pourtant, la distinction entre une femme expatriée et une femme d’expatrié mérite d’être soulignée. Dans la première situation, nous voyons une femme qui prend les rênes de sa propre destinée, qui embrasse avec joie le pays d’accueil, affrontant les défis de l’étranger avec autonomie et détermination. En revanche, la femme d’expatrié est souvent perçue comme celle qui accompagne son mari, parfois malgré elle, qui laisse un peu à regret son pays d’origine et qui doit s’adapter à un nouveau contexte de vie plus par obligation que par choix. 

Cette installation à l’étranger, parfois à l’autre bout du monde, est exigeante.

« S’expatrier, c’est découvrir une partie de soi-même qu’on ne connaissait pas » 

Cette citation résume bien l’essence de l’expatriation : sortir de sa zone de confort, s’insérer et s’intégrer dans ce pays d’accueil. 

Sybille Riondel, conseillère conjugale et familiale, nous livre son expérience en tant que professionnelle, mais aussi en tant que femme elle-même expatriée.

"On n'arrive plus à se parler..."

Par Florence Peltier

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Utiliser la reformulation positive pour sortir d’un cercle de communication négatif

L'expatriation en tant que femme

L’expat, cela fait rêver, cela fait peur aussi.

Être femme en expatriation est une histoire de quitter. Quitter son confort, son mode de vie, son travail, sa famille, ses amis. Ce déplacement nous fait sortir du pilotage automatique de nos vies pour venir questionner nos envies profondes.

Avec l’arrivée des enfants, les femmes font, la plupart du temps, passer loin derrière leurs propres aspirations. L’expatriation offre souvent un confort d’aide pour les enfants et la vie domestique. C’est une opportunité en or pour vivre différemment et pleinement, pour se reconnecter à soi.

Dans mon cabinet, j’ai la chance d’entendre de belles histoires de femmes expat, des success stories ou plutôt des éclosions de femmes. Ces femmes qui s’autorisent à être elles-mêmes et surtout à vivre, créer, monter les projets qu’elles portaient en elles. C’est toujours une grande émotion pour moi, je me sens privilégiée d’être témoin de leur parcours. Ce pays d’expatriation, loin d’être un terre hostile, a servi de révélateur.

Par exemple, l’une s’est trouvée une passion pour la peinture en rencontrant un maître sur place. Une autre s’est offert une reconversion professionnelle grâce à une formation en ligne. Une autre femme expat s’est impliquée dans une association locale et s’est découvert des talents de leader. Elle est depuis une femme influente en France. 

Rencontrer de nouvelles personnes qui vont vous faire découvrir de nouvelles facettes de votre personnalité. Ils ne connaissent que la version 2.0 de vous-même. Vous vous rencontrez depuis un nouvel espace, sans a priori. On se rend compte que nos proches nous enferment malgré eux dans ce qu’ils croient savoir de nous. Changer de pays peut changer le regard que l’on pose sur nous. Une expatriation, c’est un peu comme si changer le décor extérieur offrait un nouveau décor intérieur, si on accepte le voyage intérieur bien sûr ! Cette aventure intérieure peut faire peur “je ne sais pas ce que je vais trouver”. Il y a bien sûr quelques zones de turbulences à traverser -comme dans tout voyage !- mais ceux que j’accompagne sont souvent surpris par ce qu’ils découvrent en eux. Comme le pays qui les accueille, ce qu’il porte en eux est loin d’être une terre hostile mais une terre pleine de promesses.

L'expatriation pour le couple

J’accompagne un couple qui revient d’expatriation. Ils mesurent combien leurs familles viennent faire interférence entre eux. À l’étranger, ils ont vécu l’expérience d’être eux sans les conseils des uns et les remarques des autres. Ils ont également pointé un sens de loyauté où ils se sentent comme obligés de passer du temps avec leurs parents plutôt que de faire ce qui leur tient vraiment à cœur. 

Cela vient interroger la place que nos parents tiennent dans nos vies. Est-ce que je me sens libre avec eux, libre de me positionner, libre de dire ce que je pense ? Est-ce que je me force, est-ce que je me sens encore enfant avec eux ? Quelles répercussions cela a-t-il sur mon couple ?

L’expatriation n’est bien sûr pas une baguette magique pour gommer tous les problèmes laissés en France. Elle n’efface rien, mais elle déplace. Elle fait regarder ce qui fait souffrance depuis un autre espace. Cela peut être un deuil qui refait surface, des problèmes relationnels avec nos parents, des amis. Et mon travail, si je l’ai quitté, me convenait-il réellement ?

L’expatriation est un temps pour repenser son couple. L’éloignement avec la famille, la belle-famille et les amis offre un temps privilégié pour le couple. L’attrait d’un nouveau pays appelle à découvrir ensemble. Cela recentre et renforce la cellule couple.

Des tensions peuvent naître bien-sûr, mais elles peuvent être vécues comme une opportunité de grandir ensemble.  

L’argent par exemple est un thème souvent abordé en consultation. Il est fréquemment un vrai sujet pour la femme expatriée. En effet, la femme quitte son travail et suit son mari. Elle peut se sentir inconfortable à dépendre financièrement de lui. Cela peut être un réel révélateur de vos places dans le couple. Comment est-ce que je me sens ? Est-ce son argent ? notre argent ?

Les avantages du parcours solo

Suivre son conjoint ou partir avec son conjoint ?

Être femme d’expat, c’est parfois un parcours du combattant, organiser le déménagement, la scolarité des enfants, le mari avec un travail plus prenant et moins disponible, une langue que l’on ne parle peut-être pas, pas de repères sur place, pas d’amitié sur lesquelles compter. On peut avoir l’impression de suivre, d’être la base arrière, celle qui fait tout pour que tout marche sans projecteur ni reconnaissance. Cela peut placer dans un rôle de mère au foyer non choisi.

Comment faire pour passer de “suivre” à “partir avec” ?

L’expatriation peut être un temps pour poser tout cela avec un professionnel du couple, tel un conseiller conjugal et familial.

Se faire aider quand ça va mal, c’est bien.

Se faire aider en amont, c’est mieux. 

Pourquoi ? On a l’espace intérieur, la disponibilité et le recul pour se poser les bonnes questions. On prend conscience des changements que l’on souhaite pour sa vie, pour son couple. Cela permet d’affronter ensemble ces nouveaux défis comme des partenaires de vie. Cela change la perspective et emmène loin des luttes de pouvoir qui épuisent.

Il est aussi possible de venir seule pour déposer ses doutes, ses rêves, trouver sa place.

Je me suis persuadée que ce changement de paradigme est  un élan pour découvrir de nouvelles forces, nouveaux talents, nouvelles destinées peut-être.

Être femme en expatriation, c’est faire sien le voyage !

Sybille Riondel, Conseillère Conjugale et Familiale, connaît de l’intérieur l’expatriation pour l’avoir vécu en solo et en famille plus de dix ans. C’est là qu’est née sa vocation d’accompagner les couples et les familles. 

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