Le cadre de la médiation familiale offre le refuge nécessaire à un couple qui se sépare pour dialoguer de façon apaisée des conséquences de la situation. Une aide précieuse qui l’aide à dépasser ses débordements émotionnels pour prendre lui-même et sans action autoritaire de la justice, les bonnes décisions pour son avenir et celui de ses enfants. Coopleo vous explique comment.
"On n'arrive plus à se parler..."
Par Florence Peltier
90% des couples qui rencontrent des difficultés indiquent ne pas se sentir écoutés par leur conjoint.
Utiliser la reformulation positive pour sortir d’un cercle de communication négatif
Pourquoi penser à la Médiation Familiale en cas de séparation ?
En 2017, l’Insee recensait plus de 260 000 séparations, avec 45 % des mariages qui se terminaient par un divorce. Tous les types d’union : mariage, pacs ou concubinage étaient concernés par la tendance.
Or, si une séparation signe la fin du couple conjugal et donc de la vie commune, entraînant avec elle tout un cortège de décisions importantes, elle ne signe pas pour autant la fin du couple parental si vous avez eu des enfants ensemble.
Ces décisions portent sur l’organisation matérielle de la vie « post séparation », avec le partage du patrimoine commun, le choix d’un mode de garde pour les enfants, parfois la place des grands-parents… Elles seront donc sources d’énormes conséquences pour la vie de tous.
Malheureusement, pour de nombreux couples, l’impact émotionnel provoqué par la séparation prive les partenaires d’un bon discernement dans leurs prises de décisions. La peur, la colère, la culpabilité ou le sentiment d’injustice envahissent le couple, ce qui déséquilibre les rapports et brouille l’objectivité de chacun. La tentation légitimement ressentie est de « tirer la couverture à soi » en prenant des décisions, qui, naturellement, vont favoriser des intérêts personnels.
C’est là que l’utilité du médiateur familial se pose, en aidant chacun à mettre « de l’eau dans son vin », soit plus d’équité dans son comportement et ses décisions. Cette aide est hautement précieuse, car de mauvaises décisions prises au mauvais moment, peuvent négativement influer sur le devenir futur des partenaires et de leurs enfants.
C’est donc souvent quand les partenaires font le constat lucide et responsable que leurs difficultés actuelles ne doivent pas hypothéquer leur avenir et celui des enfants, qu’ils entament un processus de médiation.
Tout ce qu'une procédure de Médiation Familiale permet de gérer
Quels sont les principaux points de désaccord, lors d’une séparation, que la médiation familiale peut vous aider à négocier ?
L’accord sur la séparation et son cadre juridique
Une médiation peut servir, dans un premier temps, à accepter ou faire accepter au partenaire le désir d’une séparation. En termes juridiques, pour les couples mariés, c’est l’accord sur le principe du divorce,
Une médiation permet, en effet, d’exprimer et de reconnaître des sentiments comme les peurs, la culpabilité ou la colère qui bloquent la communication et font barrage à l’acceptation de ce qui est.
Pour les conjoints mariés, la médiation fait apparaître la nécessité de trouver des accords concertés sur toutes les conséquences du divorce, de manière à bénéficier d’une procédure de divorce amiable.
La loi n° 2016-1547 du 18 novembre 2016, le permet en effet, à la seule condition que les époux soient d’accord sur le principe du divorce et de tous ses effets.
Le médiateur familial : un facilitateur
Lorsqu’une entente est trouvée sur chaque point important régissant la séparation, un protocole d’accord est rédigé par le médiateur et signé par les deux coépoux. À la demande des ex-conjoints et dans le cas où les ex-conjoints ont contracté un avocat, le médiateur peut se mettre en rapport avec les avocats du couple, qui vont procéder à la rédaction d’une convention de divorce. La convention est ensuite transmise à un notaire qui se charge de l’homologuer.
Ce type de divorce est de loin le plus simple, les autres procédures telles que le divorce pour faute, pour altération définitive du lien conjugal ou pour acceptation du principe de la rupture de mariage pouvant être, par comparaison :
∙ plus longues (certaines peuvent durer plusieurs années) ;
∙ très coûteuses en honoraires d’avocat ;
∙ éprouvantes en cas d’audiences répétées et/ou d’enquêtes sociales ;
∙ risquées et impersonnelles en termes de décisions.
Les questions relatives à l’éducation des enfants
À l’heure de la séparation, les entretiens de médiation vont s’intéresser au choix d’un mode de garde. Il peut être classique ou alterné, les parents devant négocier en fonction de leur situation propre pour faire le bon choix. La loi déconseille, par exemple, d’opter pour une garde alternée dans l’intérêt de l’enfant, si l’on est en conflit ouvert avec l’autre parent.
La séparation du couple qui a des enfants le contraint, plus que les autres couples encore, à préserver le lien familial. Celui-ci doit perdurer par le fait que les parents doivent continuer d’exercer conjointement l’autorité parentale, en prenant pour les enfants, des décisions communes quant à leur santé, leur sécurité et leur éducation. Cette obligation induit, on le voit, la nécessité de pouvoir communiquer de manière sereine et responsable à l’avenir.
Les échanges apaisés d’une médiation familiale sont donc fort utiles pour permettre aux parents de réaliser que, malgré la mort du couple conjugal, le couple parental lui survit.
Le partage des biens
Un couple peut posséder un patrimoine commun avec des biens de valeur qu’il doit liquider lors de sa séparation. Il n’est pas rare que la question du partage soit litigieuse, tant les contentieux de couple ont tendance à se raviver au contact des questions d’argent. Et il en est de même de la fixation du montant d’une pension alimentaire ou d’une prestation compensatoire.
Le médiateur familial, dans ce type de contexte, est un tiers neutre apte à recentrer le débat sur une base raisonnable, de façon à permettre à chacun d’obtenir au moins un bon compromis, à défaut d’une entière satisfaction.
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Pourquoi cela fonctionne et pourquoi faire appel à un médiateur ?
L’intérêt de la médiation est triple.
→ Elle permet d’abord à chacun d’exprimer ses ressentis, ses griefs et ses émotions quand les conflits sont lourds et les tensions fortes. Elle instaure pour cela un cadre sécurisé où chacun s’engage à écouter l’autre sans l’agresser.
→ L’un de ses objectifs importants est de maintenir le lien familial entre les partenaires. Elle va pour cela s’efforcer de restaurer le dialogue.
→ Elle aborde enfin les conséquences pratiques de la séparation en centrant les débats sur la recherche d’accords sur toutes les questions concrètes relatives aux conséquences de la séparation.
Rappel !!
Le médiateur familial est un professionnel soumis à un code de déontologie qui assure sa discrétion, son impartialité et son autonomie, car il n’a pas de pouvoir de décision.
Bien sûr, le recours à la médiation familiale ne peut marcher que si les partenaires ont compris l’intérêt de « jouer le jeu », en vue de trouver des solutions négociées et satisfaisantes pour chacun.
Une médiation qui fonctionne est un indice de courage et de maturité pour un couple qui se sépare tout en réussissant à prendre lui-même ses décisions dans son propre intérêt et celui de ses enfants. Il évite ainsi l’intervention de la justice, dont les décisions, formatées par la loi, peuvent n’être bonnes, au final, pour personne.
À cela s’ajoute le bénéfice, pour les couples mariés, de bénéficier des avantages du divorce par consentement mutuel, qui représente actuellement la moitié des divorces en France. Une majorité de couples semble ainsi comprendre, aujourd’hui, que des solutions négociées leur épargnent à la fois le coût de lourdes procédures et la perspective de décisions judiciaires contraires à leurs intérêts.
Se séparer de manière respectueuse et en prenant la peine de réfléchir calmement aux conséquences n’est jamais simple. Mais une tentative de médiation est là pour vous y aider. Selon une enquête Familya, 76 % des couples arrivent à apaiser leur séparation en médiation familiale. Ce qui ne peut que les aider ensuite à aboutir aux meilleures décisions concernant leur avenir et celui de leurs enfants.
Pour aller de l’avant, et si vous le souhaitez, COOPLEO vous oriente sur ce site vers un professionnel:
- titulaire d’un diplôme d’État de médiateur familial,
- signataire d’une charte de déontologie,
- supervisé par des professionnels de son métier.
